Combien Coûte une Extension de Maison au m² en 2025 ?
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Agrandir sa maison est souvent plus rentable que déménager, à condition de bien anticiper le budget. Les prix au m² d'une extension varient considérablement selon le type de construction : de 1 200 €/m² pour une extension légère en ossature bois à plus de 3 500 €/m² pour une surélévation avec reprise de toiture. À ces coûts de construction s'ajoutent les frais administratifs, la taxe d'aménagement et les honoraires d'architecte si la surface totale dépasse 150 m². Cet article détaille les prix moyens par type d'extension, les taxes à prévoir et les astuces pour optimiser votre budget sans mauvaise surprise.
Sommaire
- Les prix selon le type d'extension
- Calculer le budget global
- Exemples de projets chiffrés
- Erreurs budgétaires à éviter
- Questions fréquentes
- Conclusion
Les prix selon le type d'extension
Les fourchettes de prix au m²
Le coût d'une extension dépend de nombreux facteurs : type de construction, niveau de finition, complexité technique, région. Voici les fourchettes moyennes en 2025 :
| Type d'extension | Prix au m² (fourni-posé) |
|---|---|
| Extension ossature bois | 1 200 – 2 000 €/m² |
| Extension parpaing/brique | 1 500 – 2 500 €/m² |
| Extension béton | 1 800 – 2 800 €/m² |
| Véranda aluminium | 1 500 – 2 500 €/m² |
| Surélévation | 2 000 – 3 500 €/m² |
| Aménagement de combles | 800 – 1 500 €/m² |
Ces prix incluent le gros œuvre, l'isolation, les menuiseries extérieures, l'électricité et le chauffage de base. Ils n'incluent pas les finitions haut de gamme, la cuisine équipée ou les travaux de jardin.
Extension en ossature bois
L'extension en ossature bois est la solution la plus économique et la plus rapide à mettre en œuvre. Les panneaux préfabriqués en atelier réduisent le temps de chantier (4 à 8 semaines). Le bois offre d'excellentes performances thermiques et un aspect esthétique apprécié.
Prix moyen : 1 200 à 2 000 €/m² selon le niveau de finition.
Avantages : rapidité, légèreté (moins de fondations), performance thermique, esthétique naturelle.
Inconvénients : entretien du bardage, perception de qualité parfois moindre.
Extension traditionnelle (parpaing/brique)
L'extension traditionnelle en parpaing ou en brique offre une construction solide et durable, identique à la maison existante. Elle permet tous les styles architecturaux et s'intègre parfaitement à l'existant.
Prix moyen : 1 500 à 2 500 €/m² selon les matériaux et finitions.
Avantages : solidité, durabilité, valorisation du bien, large choix de finitions.
Inconvénients : délai de chantier plus long (3 à 6 mois), fondations importantes.
Surélévation
La surélévation consiste à ajouter un ou plusieurs niveaux au-dessus de la maison existante. C'est la solution idéale quand le terrain ne permet pas d'extension horizontale. Elle nécessite une étude de structure pour vérifier que les fondations et les murs existants supportent la charge supplémentaire.
Prix moyen : 2 000 à 3 500 €/m², le surcoût s'expliquant par la complexité technique (reprise de toiture, renforcement structure).
Avantages : pas d'emprise au sol supplémentaire, préservation du jardin.
Inconvénients : coût élevé, travaux plus intrusifs, possible renforcement des fondations.
Aménagement de combles
L'aménagement de combles transforme un espace perdu en surface habitable. Si la charpente est de type fermettes industrielles, une modification peut être nécessaire (plancher, ouvertures). C'est souvent la solution la moins coûteuse pour gagner de la surface.
Prix moyen : 800 à 1 500 €/m² selon l'état existant et les travaux nécessaires.
Avantages : coût réduit, pas d'emprise au sol, valorisation importante.
Inconvénients : hauteur sous plafond parfois limitée, nécessité de modifier la charpente.
Les coûts annexes
Au prix de construction s'ajoutent plusieurs postes :
- Architecte (si obligatoire) : 8 à 12 % du montant des travaux
- Bureau d'études structure : 500 à 2 000 € pour une surélévation
- Bureau d'études thermiques (attestation RE2020) : 300 à 800 €
- Géomètre (si bornage nécessaire) : 500 à 1 500 €
- Raccordements (eau, électricité, assainissement) : 1 000 à 3 000 €
- Taxe d'aménagement : variable selon la commune (voir ci-dessous)
Calculer le budget global
La taxe d'aménagement : un poste souvent oublié
Toute création de surface de plancher est soumise à la taxe d'aménagement (TA). Son calcul :
TA = Surface taxable × Valeur forfaitaire × (Taux communal + Taux départemental)
En 2025, la valeur forfaitaire est de 914 €/m² (1 036 €/m² en Île-de-France). Les taux communal (1 à 5 %) et départemental (environ 2,5 %) varient selon les collectivités.
Exemple : Extension de 30 m² en province, taux communal 3 %, taux départemental 2,5 %.
- Surface taxable : 30 m² (abattement de 50 % sur les 100 premiers m² de résidence principale si éligible)
- Sans abattement : 30 × 914 × (3 % + 2,5 %) = 30 × 914 × 5,5 % = 1 508 €
- Avec abattement 50 % : 30 × 914 × 50 % × 5,5 % = 754 €
La TA est payable en deux échéances : 12 mois et 24 mois après la délivrance de l'autorisation.
L'obligation d'architecte au-delà de 150 m²
Si la surface de plancher totale après travaux dépasse 150 m², le recours à un architecte est obligatoire pour déposer le permis de construire.
Exemple : Maison de 120 m² + extension de 40 m² = 160 m² → architecte obligatoire.
Les honoraires d'architecte représentent généralement 8 à 12 % du montant des travaux pour une mission complète (conception + suivi de chantier). Pour une extension de 40 m² à 2 000 €/m² (80 000 € de travaux), comptez 6 400 à 9 600 € d'honoraires.
Astuce : si votre maison fait 115 m² et que vous envisagez 40 m², vous dépassez le seuil. En limitant l'extension à 35 m² (total 150 m²), vous évitez l'obligation d'architecte et économisez plusieurs milliers d'euros. Mais attention : cette optimisation ne doit pas compromettre la fonctionnalité de votre projet.
Déclaration préalable ou permis de construire ?
Le type d'autorisation impacte les délais et parfois les coûts :
| Surface de l'extension | Zone hors PLU ou RNU | Zone U avec PLU |
|---|---|---|
| 5 à 20 m² | Déclaration préalable | Déclaration préalable |
| 20 à 40 m² | Permis de construire | Déclaration préalable |
| > 40 m² | Permis de construire | Permis de construire |
Une extension de 20 m² est donc traitée différemment selon la zone. En zone U avec PLU, une déclaration préalable suffit jusqu'à 40 m². Le délai d'instruction du permis de construire est de 2 mois, contre 1 mois pour la déclaration préalable.
Le plan de masse pour permis de construire doit être particulièrement soigné pour éviter les demandes de pièces complémentaires qui allongent les délais.
Les aides et crédits d'impôt
Certaines extensions peuvent bénéficier d'aides si elles intègrent des travaux de rénovation énergétique :
- MaPrimeRénov' : pour l'isolation des murs, toiture, menuiseries de l'extension
- Éco-PTZ : prêt à taux zéro pour financer les travaux d'amélioration énergétique
- CEE (Certificats d'Économie d'Énergie) : primes versées par les énergéticiens
L'extension elle-même n'est pas aidée, mais les matériaux performants (isolation, menuiseries) peuvent bénéficier de ces dispositifs. Si l'extension dépasse 50 m² chauffés, une attestation thermique RE2020 est obligatoire.
Exemples de projets chiffrés
Exemple 1 : Extension bois de 25 m² pour un bureau
Situation : Maison de 110 m² en zone UB. Projet d'extension en ossature bois de 25 m² pour créer un bureau indépendant.
Autorisation : 25 m² < 40 m² en zone U → déclaration préalable. Total 135 m² < 150 m² → pas d'architecte obligatoire.
Budget détaillé :
- Construction ossature bois (1 500 €/m²) : 37 500 €
- Isolation renforcée et menuiseries : inclus
- Électricité et chauffage : inclus
- Taxe d'aménagement (914 × 25 × 50 % × 5 %) : 571 €
- Terrassement et fondations : 3 500 €
- Raccordements : 1 200 €
Total : environ 43 000 €, soit 1 720 €/m² tout compris.
Délai : 1 mois d'instruction + 6 semaines de chantier = 10 semaines.
Exemple 2 : Extension traditionnelle de 45 m² avec architecte
Situation : Maison de 125 m² en zone UA. Projet d'extension en parpaing de 45 m² pour créer une suite parentale et un salon.
Autorisation : 45 m² > 40 m² → permis de construire. Total 170 m² > 150 m² → architecte obligatoire.
Budget détaillé :
- Construction traditionnelle (2 200 €/m²) : 99 000 €
- Architecte (10 %) : 9 900 €
- Bureau d'études thermiques (RE2020) : 600 €
- Taxe d'aménagement (914 × 45 × 50 % × 5,5 %) : 1 132 €
- Terrassement et fondations : 8 000 €
- Raccordements : 2 000 €
Total : environ 120 600 €, soit 2 680 €/m² tout compris.
Délai : 3 mois (conception + autorisation) + 4 mois de chantier = 7 mois.
Exemple 3 : Surélévation de 50 m²
Situation : Maison de 90 m² sur un terrain étroit. Projet de surélévation de 50 m² pour créer un étage complet (2 chambres + salle de bains).
Autorisation : Permis de construire (> 40 m²). Total 140 m² < 150 m² → pas d'architecte obligatoire.
Budget détaillé :
- Surélévation ossature bois (2 800 €/m²) : 140 000 €
- Étude de structure : 1 500 €
- Renforcement fondations (si nécessaire) : 5 000 €
- Bureau d'études thermiques : 600 €
- Taxe d'aménagement : 1 257 €
- Finitions intérieures haut de gamme : incluses
Total : environ 148 000 €, soit 2 960 €/m² tout compris.
Délai : 2 mois d'autorisation + 4 mois de chantier = 6 mois.
Erreurs budgétaires à éviter
Erreur 1 : Sous-estimer les fondations
Les fondations représentent 10 à 15 % du budget d'une extension au sol. Sur un terrain argileux ou humide, ce poste peut doubler. Une étude de sol (500 à 1 000 €) permet d'anticiper les surprises. Ne signez jamais un devis "tout compris" sans avoir vérifié ce que comprennent les fondations.
Erreur 2 : Oublier la taxe d'aménagement
La TA n'est pas incluse dans les devis des constructeurs. Pour une extension de 40 m², elle peut atteindre 2 000 à 3 000 € selon les taux communaux. Intégrez-la dès le début dans votre plan de financement.
Erreur 3 : Dépasser 150 m² par erreur
Le seuil de 150 m² pour l'architecte se calcule sur la surface de plancher totale après travaux. Le garage compte-t-il dans la surface de plancher ? Non, s'il est affecté au stationnement. Et la mezzanine ? Oui, si elle dépasse 1,80 m de hauteur. Faites le calcul précis avant de dimensionner votre projet.
Erreur 4 : Négliger le coût des finitions
Les devis "gros œuvre + hors d'eau hors d'air" n'incluent pas les finitions intérieures : peinture, revêtements de sol, électricité complète, plomberie, cuisine. Ces postes représentent souvent 30 à 40 % du budget total. Un devis à 1 500 €/m² peut facilement monter à 2 200 €/m² avec les finitions.
Erreur 5 : Ignorer le recours des voisins
Une fois le permis obtenu, les recours des voisins restent possibles pendant 2 mois après l'affichage. Commencer les travaux avant ce délai est risqué : un recours pourrait vous obliger à arrêter le chantier. La durée de validité du permis de construire est de 3 ans — ne soyez pas pressé de commencer.
Questions fréquentes
Combien coûte une extension de maison de 20 m² ?
Une extension de 20 m² coûte en moyenne 24 000 à 50 000 € selon le type de construction. En ossature bois (1 200-2 000 €/m²), comptez 24 000 à 40 000 €. En construction traditionnelle (1 500-2 500 €/m²), prévoyez 30 000 à 50 000 €. Ces prix incluent les fondations, le gros œuvre, l'isolation, les menuiseries et les finitions de base. Ajoutez la taxe d'aménagement (environ 500-1 000 €) et les raccordements (1 000-2 000 €).
Combien coûte un architecte pour une extension ?
Les honoraires d'architecte représentent 8 à 12 % du montant des travaux pour une mission complète (conception, dépôt de permis, suivi de chantier). Pour une extension de 40 m² à 80 000 €, comptez 6 400 à 9 600 €. Pour une mission partielle (conception seule), les honoraires sont de 3 à 5 %. L'architecte n'est obligatoire que si la surface totale après travaux dépasse 150 m² et que l'autorisation est un permis de construire. Pour une piscine ou un abri de jardin, l'architecte n'est jamais obligatoire.
Combien coûte la taxe d’aménagement pour une extension ?
La taxe d'aménagement se calcule ainsi : Surface taxable × Valeur forfaitaire × Taux global. En 2025, la valeur forfaitaire est de 914 €/m² (1 036 €/m² en Île-de-France). Les taux communal (1-5 %) et départemental (~2,5 %) varient. Pour une extension de 30 m² avec un taux global de 5 % et l'abattement de 50 % sur les 100 premiers m² de résidence principale : 30 × 914 × 50 % × 5 % = 686 €. Sans abattement : 1 371 €. Payable en 2 échéances (12 et 24 mois après autorisation).
Combien de temps pour construire une extension ?
Le délai total comprend l'autorisation et les travaux : 4 à 8 mois pour une extension standard. Déclaration préalable : 1 mois d'instruction + 2 mois de recours des tiers + 6 à 12 semaines de chantier. Permis de construire : 2-3 mois d'instruction + 2 mois de recours + 3 à 5 mois de chantier. Une extension en ossature bois est plus rapide (4-8 semaines de chantier) qu'une extension traditionnelle (3-5 mois). La surélévation est la plus longue (4-6 mois de travaux).
Extension de maison : quelles aides financières ?
L'extension elle-même n'est pas aidée, mais les travaux d'amélioration énergétique intégrés peuvent bénéficier de MaPrimeRénov' (isolation, menuiseries performantes), de l'éco-PTZ (prêt à taux zéro jusqu'à 50 000 €), et des CEE (primes des énergéticiens). Pour en bénéficier, les matériaux doivent répondre à des critères de performance et les travaux être réalisés par des artisans RGE. La TVA réduite à 10 % s'applique aux travaux d'amélioration sur les logements de plus de 2 ans, mais pas à la construction neuve (extension = TVA 20 %).
Surface habitable vs surface de plancher : quelle différence ?
La surface de plancher sert au calcul des seuils d'autorisation (5 m², 20 m², 40 m², 150 m²). Elle se calcule depuis le nu intérieur des murs, en excluant les combles < 1,80 m et les garages. La surface habitable sert au calcul de la valeur locative et des taxes. Elle exclut davantage de surfaces (murs, cloisons, gaines). Une extension de 40 m² de surface de plancher représente environ 35-38 m² de surface habitable. Les deux calculs sont importants pour votre projet.
Conclusion
Le coût d'une extension de maison varie de 1 200 à 3 500 €/m² selon le type de construction et le niveau de finition. Pour une extension standard de 30 m², prévoyez un budget global de 45 000 à 75 000 € incluant les travaux, la taxe d'aménagement et les frais administratifs.
Les postes souvent sous-estimés : les fondations sur terrain difficile, la taxe d'aménagement, les finitions intérieures et les honoraires d'architecte si vous dépassez 150 m². Faites établir plusieurs devis détaillés et vérifiez ce qui est inclus ou non.
Une bonne préparation administrative évite les surprises : déclaration préalable ou permis selon la surface, architecte si > 150 m², attestation RE2020 si > 50 m² chauffés. Respectez les délais de recours avant de commencer les travaux pour sécuriser votre investissement.
L'extension bien conçue valorise votre patrimoine : comptez une plus-value de 10 à 20 % de la valeur du bien pour une extension de qualité.
Sources : Service-public.fr, Legifrance (Code de l'urbanisme, Code général des impôts), FFB (Fédération Française du Bâtiment)
