Mezzanine : Faut-il une Autorisation d'Urbanisme ?

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Créer une mezzanine pour gagner de l'espace sans agrandir son empreinte au sol : le rêve de nombreux propriétaires. Mais cette surface intermédiaire, suspendue entre deux niveaux, soulève des questions administratives. Faut-il un permis de construire pour une mezzanine ? Une déclaration préalable suffit-elle ? Ou peut-on s'en passer totalement ? La réponse dépend de plusieurs facteurs : la nouvelle surface de plancher créée, la modification ou non de l'aspect extérieur, et bien sûr la surface totale de la maison après travaux. Dans environ 70 % des cas, la mezzanine se réalise sans autorisation. Mais attention aux 30 % restants, où l'absence de formalité peut coûter cher. Clarifions les règles pour calculer la surface de plancher d'une mezzanine et déterminer vos obligations.

Sommaire

  1. Mezzanine et surface de plancher : les règles
  2. Quand la mezzanine nécessite une autorisation
  3. Comment calculer la surface de plancher d'une mezzanine
  4. Procédure selon les cas
  5. Cas pratiques et exemples chiffrés
  6. Erreurs à éviter
  7. Questions fréquentes
  8. Conclusion

Mezzanine et surface de plancher : les règles

Qu'est-ce qu'une mezzanine ?

La mezzanine est un niveau intermédiaire créé dans un espace à double hauteur. Elle se distingue d'un étage classique par plusieurs caractéristiques :

  • Elle ne couvre pas toute la surface du niveau inférieur
  • Elle est ouverte sur le vide du séjour ou de la pièce principale
  • Sa hauteur sous plafond est souvent inférieure à celle d'un étage standard

La mezzanine permet de gagner de la surface de plancher sans modifier l'emprise au sol ni le volume extérieur de la construction. C'est une solution populaire dans les lofts, les maisons avec grande hauteur sous plafond, ou lors de la rénovation d'anciens bâtiments industriels.

Mezzanine et calcul de la surface de plancher

L'article R111-22 du Code de l'urbanisme définit la surface de plancher (SDP) comme la somme des surfaces de tous les niveaux clos et couverts, calculée au nu intérieur des murs de façade. La mezzanine, étant un niveau supplémentaire à l'intérieur d'un bâtiment clos et couvert, entre dans ce calcul.

Mais une condition essentielle s'applique : la hauteur minimum. Seule la partie de la mezzanine dont la hauteur sous plafond dépasse 1,80 m compte dans la surface de plancher. Si votre mezzanine fait 20 m² mais que seuls 15 m² sont à plus de 1,80 m, vous ne déclarez que 15 m² de surface créée.

La règle des 1,80 m

Cette règle du seuil de 1,80 m s'applique uniformément à tous les calculs de surface de plancher :

  • Mezzanines
  • Combles aménagés
  • Sous-pentes de toiture

C'est une déduction automatique : vous ne comptez que la surface où une personne peut se tenir debout de manière confortable.

Exemple pratique : Une mezzanine de 25 m² totaux avec une partie sous rampant. Si la zone inférieure à 1,80 m représente 8 m², vous ne déclarez que 17 m² de surface de plancher créée.

Différence entre mezzanine et combles

Les combles aménagés et la mezzanine sont souvent confondus, mais leur traitement administratif diffère légèrement.

Combles : Espace existant sous la toiture qu'on aménage. Généralement, les combles n'ajoutent pas de structure nouvelle (le plancher existait déjà, même sous forme de fermettes).

Mezzanine : Création d'un nouveau plancher intermédiaire dans un espace à double hauteur. C'est une structure nouvelle ajoutée à l'intérieur du bâtiment.

Dans les deux cas, la surface de plancher créée détermine l'autorisation nécessaire. Mais la mezzanine, créant véritablement un nouveau niveau, est plus systématiquement comptée.

Quand la mezzanine nécessite une autorisation

Principe général : travaux intérieurs

Les travaux d'aménagement intérieur qui ne modifient ni la structure, ni l'aspect extérieur, ni la destination du bâtiment ne nécessitent généralement aucune autorisation d'urbanisme. Ce principe figure à l'article R421-13 du Code de l'urbanisme.

Une mezzanine créée à l'intérieur d'un volume existant, sans modification de façade ni percement de nouvelles ouvertures, relève de ce cas de figure. Vous pouvez la réaliser librement, sous réserve de respecter les règles de construction (DTU, solidité du plancher…).

Cas où une autorisation devient nécessaire

Cependant, plusieurs situations transforment cette liberté en obligation :

1. Création de fenêtres ou velux
Si la mezzanine nécessite un éclairage naturel par une nouvelle ouverture en façade ou en toiture, cette modification de l'aspect extérieur requiert une déclaration préalable.

2. Surface de plancher créée significative
Certaines mairies considèrent que la création d'une nouvelle surface de plancher, même intérieure, doit faire l'objet d'une déclaration au-delà de certains seuils. Cette interprétation varie selon les communes.

3. Changement de destination
Si la mezzanine transforme un local commercial en habitation, ou un garage en pièce de vie, le changement de destination nécessite une autorisation.

4. Dépassement du seuil de 150 m²
Si la création de la mezzanine porte la surface de plancher totale au-delà de 150 m², les travaux ultérieurs nécessiteront un permis de construire avec architecte. Ce n'est pas la mezzanine elle-même qui déclenche l'obligation, mais l'impact sur les calculs futurs.

Le seuil de 20 m² de surface de plancher créée

La création d'une nouvelle surface de plancher répond aux mêmes règles que toute extension :

  • Moins de 5 m² : aucune formalité
  • Entre 5 et 20 m² : déclaration préalable
  • Au-delà de 20 m² : permis de construire

En zone U (urbaine) d'un PLU, le seuil entre DP et PC passe à 40 m². Une mezzanine de 35 m² en zone U relèverait donc d'une simple déclaration préalable.

Toutefois, la jurisprudence et les pratiques administratives ne sont pas uniformes sur l'application de ces seuils aux travaux purement intérieurs. Certaines mairies n'exigent rien, d'autres demandent une DP dès 5 m². En cas de doute, consultez le service urbanisme de votre commune.

Comment calculer la surface de plancher d'une mezzanine

Méthode de calcul

Pour calculer la surface de plancher d'une mezzanine, procédez ainsi :

  1. Mesurez la surface totale du plancher de la mezzanine
    Longueur × largeur, ou décomposez en rectangles si la forme est complexe.

  2. Identifiez les zones de moins de 1,80 m sous plafond
    Si la mezzanine est sous rampant, tracez la ligne où le plafond atteint 1,80 m.

  3. Déduisez les zones < 1,80 m
    Seule la partie supérieure à 1,80 m compte dans la SDP.

  4. Déduisez la trémie d'escalier
    L'ouverture dans le plancher pour l'accès ne compte pas comme surface de plancher.

Formule simplifiée :
SDP mezzanine = Surface totale – Zone < 1,80 m – Trémie

Exemple de calcul détaillé

Situation : Mezzanine rectangulaire de 5 m × 4 m = 20 m² sous combles à 45°.

Étape 1 : La partie sous rampant descend d'un côté jusqu'à 1,20 m de hauteur.

Étape 2 : La ligne des 1,80 m se situe à 1 m du mur bas (calcul trigonométrique selon la pente).

Étape 3 : Zone < 1,80 m = 1 m × 4 m = 4 m²

Étape 4 : Trémie d'escalier = 0,80 m × 2,50 m = 2 m²

Résultat : SDP = 20 – 4 – 2 = 14 m² de surface de plancher créée

Cas particulier : mezzanine ouverte

Une mezzanine « ouverte » sur le vide (type passerelle ou coursive) peut-elle échapper au calcul ? Non. Dès lors qu'il y a un plancher praticable à plus de 1,80 m sous plafond, la surface de plancher est créée, même si l'espace est ouvert sur les côtés.

En revanche, un simple palier d'escalier ou une coursive de moins de 5 m² pourrait être considéré comme circulation et non comme nouvelle surface de plancher. L'interprétation dépend de l'usage prévu.

Impact sur le seuil des 150 m²

La surface de plancher créée par la mezzanine s'ajoute à l'existant pour le calcul du seuil de 150 m² qui déclenche l'obligation d'architecte.

Exemple :

  • Maison existante : 140 m² de surface de plancher
  • Mezzanine projetée : 18 m² de SDP
  • Total après travaux : 158 m²

Si vous dépassez 150 m² et souhaitez faire d'autres travaux ultérieurement (extension, surélévation…), ces travaux nécessiteront un permis avec architecte. La mezzanine en elle-même peut ne pas déclencher cette obligation, mais elle modifie le calcul pour les projets futurs.

Procédure selon les cas

Cas 1 : Aucune autorisation requise

Conditions cumulatives :

  • Aucune modification de l'aspect extérieur
  • Pas de changement de destination
  • Travaux purement intérieurs

Procédure : Aucune formalité administrative. Vous pouvez commencer les travaux directement.

Recommandations :

  • Conservez les plans et factures de travaux
  • Faites réaliser une attestation de conformité structure par un bureau d'études
  • Déclarez la nouvelle surface aux impôts pour la mise à jour de la taxe foncière

Cas 2 : Déclaration préalable

Conditions :

  • Création de fenêtres ou velux
  • Modification légère de l'aspect extérieur
  • Mairie exigeant une DP pour travaux intérieurs créant de la SDP

Procédure :

  1. Remplir le CERFA 16702 (anciennement 13703)
  2. Joindre les pièces DP1 à DP8 selon le projet
  3. Déposer en mairie ou en ligne
  4. Délai d'instruction : 1 mois (2 mois en zone ABF)
  5. Attendre 2 mois de délai de recours des tiers après affichage

La déclaration préalable ne requiert jamais d'architecte, quel que soit le total de surface de plancher.

Cas 3 : Permis de construire

Conditions :

  • Surface de plancher créée > 20 m² (ou > 40 m² en zone U)
  • Modification de structure ou de destination importante
  • Interprétation stricte de la mairie

Procédure :

  1. Remplir le CERFA 13406 (PCMI) ou 13409
  2. Constituer le dossier complet : plan de masse, plans de coupe, notice…
  3. Vérifier le seuil de 150 m² (architecte obligatoire si dépassé)
  4. Délai d'instruction : 2 mois pour maison individuelle
  5. Durée de validité : 3 ans, prorogeable

Cas 4 : Régularisation a posteriori

Si votre mezzanine a été créée sans autorisation alors qu'elle était nécessaire, vous pouvez régulariser par une déclaration ou un permis rétroactif. La régularisation d'une extension non autorisée suit la même logique.

La mairie examinera la conformité au PLU actuel, pas à celui en vigueur lors des travaux. Si le projet est conforme, l'autorisation sera accordée. Sinon, des modifications pourront être exigées.

Cas pratiques et exemples chiffrés

Exemple 1 : Mezzanine dans un loft (pas d'autorisation)

Situation : Loft de 80 m² avec 4,50 m de hauteur sous plafond. Création d'une mezzanine de 25 m² pour chambre et bureau.

Calculs :

  • Surface mezzanine brute : 25 m²
  • Hauteur sous plafond partout > 1,80 m (plafond horizontal à 2,20 m au-dessus de la mezzanine)
  • Trémie d'escalier : 3 m²
  • SDP créée : 25 – 3 = 22 m²

Autorisation : Aucune, car travaux intérieurs sans modification de façade.

Coût estimé :

  • Structure métallique + plancher OSB : 400 €/m² = 10 000 €
  • Garde-corps : 150 €/ml × 10 ml = 1 500 €
  • Escalier métal/bois : 3 000 €
  • Électricité et finitions : 2 500 €
  • Total : environ 17 000 €

Le coût d'une extension de maison au m² est généralement plus élevé car il inclut fondations, toiture et façades. La mezzanine reste donc une solution économique.

Exemple 2 : Mezzanine avec velux (DP requise)

Situation : Maison de 110 m² avec pièce cathédrale de 6 m de haut. Création d'une mezzanine de 18 m² avec pose de 2 velux pour l'éclairage.

Calculs :

  • SDP mezzanine : 18 m² (entièrement > 1,80 m)
  • Surface totale après travaux : 110 + 18 = 128 m²

Autorisation : Déclaration préalable obligatoire car pose de velux = modification de l'aspect extérieur.

Délai : 1 mois d'instruction + 2 mois de recours.

Coût estimé :

  • Structure + plancher : 7 200 €
  • 2 velux GGL 78×98 cm : 1 200 €
  • Pose velux + étanchéité : 1 500 €
  • Aménagement : 3 000 €
  • Total : environ 13 000 €

Exemple 3 : Mezzanine dépassant 150 m² (attention architecte)

Situation : Maison de 145 m² de surface de plancher. Projet de mezzanine de 12 m² pour un coin bureau.

Calculs :

  • Existant : 145 m²
  • Mezzanine : 12 m²
  • Total après travaux : 157 m²

Autorisation : La mezzanine elle-même (travaux intérieurs) peut ne pas nécessiter d'autorisation. Mais le dépassement du seuil de 150 m² impacte les projets futurs.

Conséquence : Toute future extension ou modification nécessitant un permis de construire devra être signée par un architecte (surface totale > 150 m²).

Recommandation : Si d'autres travaux sont prévus, les regrouper dans un seul permis pour optimiser les coûts d'architecte.

Exemple 4 : Mezzanine en zone ABF

Situation : Appartement en centre-ville historique (périmètre ABF). Création d'une mezzanine de 15 m² avec percement d'une fenêtre de toit.

Calculs :

  • SDP créée : 15 m²
  • Modification façade : oui (velux)

Autorisation : Déclaration préalable obligatoire avec consultation de l'Architecte des Bâtiments de France.

Délai : 2 mois d'instruction (au lieu de 1 mois) en raison de la consultation ABF.

Contraintes possibles :

  • Refus du velux si visible depuis l'espace public
  • Exigence de châssis de toit encastré plutôt que velux standard
  • Couleur et matériaux imposés

Erreurs à éviter

Erreur n°1 : Ignorer la création de surface de plancher

Beaucoup de propriétaires pensent que la mezzanine, étant à l'intérieur, n'impacte pas leur situation administrative. Faux. La surface de plancher créée modifie :

  • Le calcul du seuil de 150 m² pour l'architecte
  • La base taxable (taxe foncière)
  • Les possibilités d'extension future

Solution : Calculez précisément la SDP créée et intégrez-la dans vos projections.

Erreur n°2 : Oublier la règle des 1,80 m

Compter toute la surface de la mezzanine dans la SDP alors qu'une partie est sous rampant < 1,80 m conduit à surévaluer la surface et potentiellement à demander une autorisation inutile.

Solution : Mesurez précisément les hauteurs et ne comptez que la partie > 1,80 m.

Erreur n°3 : Ne pas vérifier la structure

Une mezzanine mal calculée peut s'effondrer. Le plancher doit supporter 150 kg/m² minimum (charge d'exploitation résidentielle selon le DTU). Les fixations aux murs porteurs doivent être dimensionnées par un professionnel.

Solution : Faites réaliser une note de calcul par un bureau d'études structure avant les travaux.

Erreur n°4 : Créer une mezzanine sans garde-corps réglementaire

Le Code de la construction impose un garde-corps de 1 m minimum de hauteur (0,90 m pour les rampes d'escalier) avec des barreaux espacés de 11 cm maximum. Un garde-corps non conforme expose à des sanctions et à une responsabilité civile en cas d'accident.

Solution : Respectez les normes NF P01-012 et NF P01-013 pour les garde-corps.

Erreur n°5 : Confondre mezzanine et surélévation

La surélévation ajoute un niveau complet au-dessus de la toiture existante. Elle modifie le volume extérieur et nécessite systématiquement un permis de construire. La mezzanine, créée à l'intérieur du volume existant, est un projet différent.

Solution : Si vous souhaitez une vraie pièce supplémentaire avec hauteur standard, étudiez plutôt une surélévation ou une extension.

Erreur n°6 : Ne pas déclarer aux impôts

Même sans autorisation d'urbanisme, la création de surface habitable doit être déclarée au centre des impôts fonciers (formulaire H1 ou IL). La taxe foncière sera recalculée en conséquence.

Solution : Déclarez la nouvelle surface dans les 90 jours suivant l'achèvement des travaux.

Erreur n°7 : Négliger l'éclairage et la ventilation

Une mezzanine sans éclairage naturel ni ventilation correcte peut poser des problèmes de salubrité et de confort. Le Code de la construction impose des surfaces minimales d'éclairement pour les pièces d'habitation.

Solution : Prévoyez un éclairage naturel (velux, fenêtre si création possible avec déclaration préalable) et une ventilation adaptée.

Questions fréquentes

Les combles aménagés comptent-ils dans la surface de plancher ?

Oui, les combles aménagés comptent dans la surface de plancher (SDP), mais uniquement pour la partie dont la hauteur sous plafond dépasse 1,80 m. Si vos combles font 40 m² au sol mais que seuls 28 m² sont à plus de 1,80 m de hauteur, vous ne déclarez que 28 m² de SDP. Cette règle s'applique aussi bien pour le seuil de 20 m² (DP/PC) que pour le seuil de 150 m² (architecte obligatoire). Les combles non aménageables (fermettes, hauteur insuffisante) ne comptent pas du tout.

Comment calculer la surface de plancher d’une mezzanine ?

Pour calculer la surface de plancher d'une mezzanine, mesurez la surface totale du plancher créé, puis déduisez : 1) les zones dont la hauteur sous plafond est inférieure à 1,80 m (sous rampant par exemple), 2) la trémie d'escalier (ouverture pour l'accès). Le calcul se fait au nu intérieur des murs ou garde-corps. Exemple : mezzanine de 20 m² bruts – 3 m² sous 1,80 m – 2 m² de trémie = 15 m² de surface de plancher créée. Cette surface s'ajoute à l'existant pour tous les calculs réglementaires.

Quelle différence entre surface de plancher et emprise au sol ?

La surface de plancher (SDP) mesure tous les niveaux intérieurs clos et couverts, au nu intérieur des murs. L'emprise au sol mesure la projection verticale du bâtiment sur le terrain. Une mezzanine crée de la SDP mais pas d'emprise au sol (le volume extérieur ne change pas). Inversement, une terrasse couverte crée de l'emprise mais pas forcément de SDP si elle est ouverte. Pour les autorisations, les seuils de 5/20/40 m² s'appliquent à l'emprise au sol OU à la SDP : dès que l'un des deux dépasse le seuil, l'autorisation correspondante est requise.

Le garage compte-t-il dans la surface de plancher ?

Non, le garage ne compte pas dans la surface de plancher tant qu'il reste affecté au stationnement de véhicules. L'article R111-22 du Code de l'urbanisme exclut explicitement les espaces de stationnement du calcul de la SDP. Cela signifie qu'un garage de 25 m² n'entre pas dans le calcul du seuil de 150 m² pour l'architecte. En revanche, si vous transformez ce garage en chambre ou bureau, il entre alors dans la surface de plancher. Le garage compte toujours dans l'emprise au sol pour les seuils d'autorisation.

Qu’est-ce que la surface de plancher exactement ?

La surface de plancher (SDP), définie à l'article R111-22 du Code de l'urbanisme, est la somme des surfaces de tous les niveaux clos et couverts, calculée au nu intérieur des murs de façade. On en déduit : les vides et trémies d'escalier/ascenseur, les surfaces sous 1,80 m de hauteur, les caves et sous-sols non aménagés, les garages et stationnements, les locaux techniques. La SDP a remplacé les anciennes SHOB et SHON depuis mars 2012. Elle détermine les seuils d'autorisation (5 m², 20 m², 40 m²) et l'obligation d'architecte (150 m²).

Quelle hauteur minimum pour compter en surface de plancher ?

La hauteur minimum pour qu'une surface compte dans la surface de plancher est de 1,80 m. Toute partie d'un niveau dont la hauteur sous plafond est inférieure à 1,80 m est automatiquement déduite du calcul. Cette règle s'applique aux combles, mezzanines, sous-pentes et plus généralement à tout espace dont le plafond est incliné ou bas. Si votre mezzanine fait 25 m² mais que 7 m² sont sous un rampant de moins de 1,80 m, seuls 18 m² comptent comme SDP créée.

Que compte-t-on exactement dans la surface de plancher ?

Dans la surface de plancher, on compte : toutes les pièces habitables (chambres, séjour, cuisine…), les circulations intérieures (couloirs, escaliers comptés une fois), les combles et mezzanines si hauteur > 1,80 m, les vérandas fermées. On ne compte pas : les garages et stationnements, les caves et sous-sols non aménagés, les combles non aménageables, les locaux techniques (chaufferie…), les trémies d'escalier et d'ascenseur, les surfaces < 1,80 m de hauteur. Le calcul se fait au nu intérieur des murs de façade, ce qui exclut l'épaisseur des murs et de l'isolation.

Conclusion

La mezzanine est souvent réalisable sans autorisation d'urbanisme, ce qui en fait une solution attractive pour gagner de l'espace. Mais cette liberté apparente cache des pièges : la surface de plancher créée impacte vos calculs réglementaires, et toute modification de l'aspect extérieur (velux, fenêtre) déclenche une obligation de déclaration.

Les points essentiels à retenir :

  1. Travaux intérieurs purs = généralement pas d'autorisation
  2. Modification façade (velux, fenêtre) = déclaration préalable obligatoire
  3. Surface > 1,80 m de hauteur = compte dans la SDP
  4. Dépassement 150 m² au total = impact sur les projets futurs (architecte)

Avant de lancer les travaux, mesurez précisément la surface de plancher que vous allez créer. Si elle porte votre total au-delà de 150 m², réfléchissez à regrouper vos projets pour optimiser le recours à l'architecte.

En cas de doute sur l'obligation d'autorisation, un simple appel au service urbanisme de votre mairie peut éviter bien des complications. Et pour d'autres projets d'optimisation de surface comme un abri de jardin, une piscine ou un bow-window, les mêmes réflexes s'appliquent : calculer la surface créée et vérifier les seuils d'autorisation.


Sources : Legifrance (Code de l'urbanisme, articles R111-22, R421-13, R421-17), Service-public.fr, DTU 31.2